La peau est constituÃÂée de trois rÃÂégions principales : l'ÃÂépiderme, le derme et l'hypoderme. Elle a de nombreuses fonctions qui sont attribuÃÂées àses diffÃÂérentes caractÃÂéristiques (impermÃÂéabilitÃÂé, ÃÂélasticitÃÂé "æ) : ÃÂ÷ Maintien de la tempÃÂérature corporelle : La peau est un des organes principaux permettant la thermorÃÂégulation. Ainsi, en rÃÂéaction àune augmentation de la tempÃÂérature interne dÃÂétectÃÂée par les rÃÂécepteurs thermosensibles, les glandes sudoripares permettent l'ÃÂévacuation de sueur, qui, en s'ÃÂévaporant, aide àramener la tempÃÂérature corporelle àla normale. A l'inverse, la peau peut produire un minimum de transpiration pour conserver la chaleur. En parallÃÂèle àla production de sueur, les modifications de dÃÂébit sanguin cutanÃÂé et la vasodilatation plus ou moins importante contribuent aussi àla rÃÂégularisation de la tempÃÂérature corporelle.
ÃÂ÷ Protection : La peau reprÃÂésente une triple barriÃÂère entre l'organisme et l'environnement.
BarriÃÂère chimique : Le film de liquide acide que forment les sÃÂécrÃÂétions de la peau et les substances bactÃÂéricides du sÃÂébum permettent de retarder la croissance bactÃÂérienne.
D'autre part, la mÃÂélanine reprÃÂésente un bouclier de pigments chimiques empÃÂêchant les rayons U.V. d'endommager les cellules viables de la peau.
BarriÃÂère mÃÂécanique : Du fait de sa continuitÃÂé et de la prÃÂésence de kÃÂératine, l'ÃÂépiderme protÃÂège contre l'abrasion et empÃÂêche la pÃÂénÃÂétration de substances et de bactÃÂéries, tout en ÃÂétant suffisamment fin pour assurer la souplesse de la peau. Il contient des glycolipides impermÃÂéabilisants qui bloquent la diffusion d'eau et de substances hydrosolubles entre les cellules, ce qui empÃÂêche l'entrÃÂée et la sortie d'eau àtravers la peau.
BarriÃÂère biologique : Les macro phagocytes intra ÃÂépidermiques et du derme ont pour rÃÂôle de livrer les antigÃÂènes aux lymphocytes. Ceci permet l'activation de la rÃÂéaction immunitaire.
ÃÂ÷ Perception : La peau contient de trÃÂès nombreuses terminaisons nerveuses et rÃÂécepteurs, ce qui lui confÃÂère une fonction prÃÂédominante dans la dÃÂétection de stimuli comme le toucher, la pression, la douleur, la tempÃÂérature extÃÂérieure "æ ÃÂ÷ ExcrÃÂétion : Par le biais de la sueur, la peau peut ÃÂêtre considÃÂérÃÂée comme un organe excrÃÂéteur de petites quantitÃÂés de sel et de divers composÃÂés organiques (urÃÂée, dÃÂérivÃÂés azotÃÂés"æ).
ÃÂ÷ ImmunitÃÂé : Certaines cellules de l'ÃÂépiderme jouent un rÃÂôle important au niveau du systÃÂème immunitaire qui dÃÂéfend l'organisme contre les corps ÃÂétrangers.
ÃÂ÷ RÃÂéservoir sanguin : Le derme contient un rÃÂéseau important de vaisseaux sanguins (8 à10% du sang en circulation chez un adulte au repos), ceci pouvant servir d'apport sanguin aux muscles par vasoconstriction au moment d'un effort.
ÃÂ÷ MÃÂétabolisme : La synthÃÂèse de la vitamine D s'effectue àpartir d'un prÃÂécurseur prÃÂésent dans la peau durant une exposition aux UV. Puis, les enzymes du foie et du rein transforment la molÃÂécule en calcitriol (forme la plus active) qui va stimuler l'absorption du calcium àpartir des aliments. La peau est donc un organe endocrinien.
ÃÂ÷ D'autre part, les enzymes des kÃÂératinocytes permettent de rÃÂéaliser des conversions chimiques complÃÂémentaires àcelles du foie : transformation d'agents cancÃÂérigÃÂènes en substances inoffensives, activation d'hormones stÃÂéroÃÂïdes, synthÃÂèse de protÃÂéines"æ Les brÃÂûlures sont des atteintes traumatiques aiguÃÂës frÃÂéquentes. Leur cicatrisation est fortement dÃÂépendante d'un certain nombre de facteurs tel que la surface touchÃÂée, la profondeur, l'ÃÂâge du patient"æ Elles peuvent ÃÂêtre occasionnÃÂées par une chaleur intense mais aussi par un courant ÃÂélectrique ou un rayon ionisant et ÃÂégalement suite àl'utilisation d'un produit chimique.
Il existe diffÃÂérents types de brÃÂûlures, classÃÂés selon leur degrÃÂé de profondeur.
- 1er degrÃÂé : La peau garde sa circulation superficielle et son pouls capillaire. La brÃÂûlure concerne une partie de l'ÃÂépiderme et n'atteint pas la membrane basale. Elle se manifeste par un ÃÂérythÃÂème accompagnÃÂé ou non d'un àÃÂdÃÂème dermique. Ces lÃÂésions guÃÂérissent la plupart du temps sans sÃÂéquelle cicatricielle mais peuvent poser le problÃÂème d'une dÃÂéshydratation cutanÃÂée quand elles sont trÃÂès ÃÂétendues.
- 2ÃÂème degrÃÂé : Il correspond àune atteinte partielle du derme et se cicatrise par l'apparition de phlyctÃÂènes (cloques). La guÃÂérison peut se faire rapidement s'il n'y a pas d'infection. La peau a encore une certaine sensibilitÃÂé.
- 3ÃÂème degrÃÂé : Il s'agit d'une destruction totale de l'ÃÂépiderme, du derme et de l'hypoderme. La totalitÃÂé des rÃÂécepteurs nerveux ÃÂétant dÃÂétruits, ces lÃÂésions sont indolores. Le rÃÂéseau vasculaire est dÃÂétruit lui aussi. La guÃÂérison naturelle ne peut pas se faire, il faut donc avoir recours àune greffe de peau dans un court dÃÂélai pour ÃÂéviter toute infection grave due au fait que les cellules de Langerhans ont ÃÂétÃÂé dÃÂétruites et ne peuvent donc plus assurer leur rÃÂôle de barriÃÂère immunitaire.
Avant de mettre en place un substitut de peau, il faut exciser les escarres (la peau brÃÂûlÃÂée) et prÃÂévenir l'infection et la perte de liquides. On enduit pour cela la rÃÂégion d'antibiotiques et on le recouvre d'une membrane synthÃÂétique, d'une peau d'animal ou de cadavre, ou d'un bandage vivant. On peut alors appliquer une peau synthÃÂétique constituÃÂée d'un ÃÂë ÃÂépiderme ÃÂû en matiÃÂère plastique et d'un ÃÂë derme ÃÂû spongieux formÃÂé de collagÃÂène et de cartilage broyÃÂé. Le derme artificiel est progressivement envahi par de nouveaux vaisseaux sanguins et les fibroblastes produisent du collagÃÂène qui remplace alors celui du derme synthÃÂétique.
On rÃÂéalise en parallÃÂèle une culture d'ÃÂépiderme : ÃÂ÷ on prÃÂélÃÂève de minuscules morceaux de tissu ÃÂépithÃÂélial dans les zones non brÃÂûlÃÂées du patient ÃÂ÷ on met en place les kÃÂératinocytes prÃÂélevÃÂés dans un milieu de culture àbase de fibroblastes de souris irradiÃÂés ÃÂ÷ ces fibroblastes sÃÂécrÃÂètent des facteurs de croissance qui permettent la multiplication des kÃÂératinocytes ÃÂ÷ au 10ÃÂème jour, on obtient des colonies primaires ÃÂ÷ ces colonies primaires sont ànouveau mises en culture dans de nouvelles boites de PÃÂétri et on obtient en trois semaines un multiplication par 10000 (avec 1 cm2 de peau prÃÂélevÃÂée on aura 1 m2 d'ÃÂépiderme de culture disponible pour la greffe).
Au bout de deux àtrois mois, le derme artificiel a disparu et a laissÃÂé place au nouveau derme forme in situ . On peut alors y greffer l'ÃÂépiderme formÃÂé par culture in vitro, ce qui permettra une nouvelle croissance ÃÂépidermique c'est àdire formation d'un ÃÂépiderme neuf.
Il faut souligner encore deux notions importantes : ÃÂ÷ La jonction entre l'ÃÂépiderme de culture et le nÃÂéoderme sous-jacent est fragile et n'est que progressive. En effet les soudures ne deviennent efficaces qu'aprÃÂès le premier semestre qui suit la greffe.
ÃÂ÷ Les fibres ÃÂélastiques du nÃÂéoderme ne sont pas synthÃÂétisÃÂées avant deux ans.
Au final, la peau ne devient solide qu'àpartir de six mois et ÃÂélastique qu'àpartir de deux ans aprÃÂès la greffe.