Commentaire composé : Marivaux « Le Jeu de l'amour et du hasard » Acte II scène 11

Essay by rbferry October 2003

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I) Introduction

La querelle des Anciens et des Modernes reprend un débat déjà agité au XVIe siècle, celui qui oppose les imitateurs des Anciens à ceux qui prônent le rejet des modèles antiques et l'invention de formes modernes. Suivant l'exemple de Descartes et de Pascal, les Modernes critiquent l'Antiquité parce qu'ils contestent le principe d'autorité, en raison du progrès des techniques et des sciences, et en raison de l'ennui que les auteurs anciens peuvent susciter auprès d'un public mondain et féminin : la permanence des lois de la nature interdit, selon eux, de considérer les Modernes comme inférieurs à leurs ancêtres. Les Anciens ne peuvent répondre sur le terrain de la théorie, mais invoquent le génie des écrivains antiques, d'Homère et de Virgile, pour expliquer qu'ils doivent rester des modèles dans la pratique des arts. Bien plus que le faux problème de la supériorité des uns ou des autres, cette querelle posait la question du progrès et de la naissance d'idées nouvelles, soutenues par une nouvelle esthétique.

Né à Paris le 4 février 1688, Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux passa son enfance et son adolescence à Riom, où son père était directeur de la Monnaie. Élève au collège des Oratoriens de la ville, il fut destiné à reprendre la charge de son père et entreprit à cet effet des études de droit à Paris à partir de 1710. Deux ans plus tard, il abandonna pourtant ses maîtres et se mit à fréquenter assidûment le salon de Mme de Lambert. Partisan des Modernes dans le dernier épisode de la querelle des Anciens et des Modernes, il commença sa carrière littéraire en publiant d'abord une pièce de théâtre, le Père prudent et équitable (1712), puis divers romans. Ruiné, sans doute par la banqueroute de Law, il s'orienta résolument vers la carrière...